Il consacra l’heure suivante à essayer de se rappeler la formule exacte de Disraeli sur la méditation. Voilà plus ou moins ce que ça donnait : « On peut s’exercer à l’art de la méditation à toute heure; elle permet de se retirer au milieu d’une foule, d’être calme au milieu de l’agitation, sage au milieu de la folie. » (241)
Cette seizième enquête de l’inspecteur Napoléon Bonaparte se démarque par sa densité. Le marasme de la famille Answerth est digne des malédictions généalogiques qu’affectionnait H.P. Lovecraft. La symbolique entre cette maison cernée par les eaux et la violence prédatrice des ancêtres qui ont fondé leur exploitation sur l’élimination des aborigènes est sombre et indéfinissable.
Arthur Upfield a l’art de démarrer ses polars sur des situations marquantes. Le placard du phare de Chausse-trappe ou la voiture électrifiée d’Un vent du diable tâchent l’imagination comme une mûre écrasée. Même quand on ne relie plus exactement l’image à l’histoire, rouvrir le livre des années plus tard la fait ressurgir dans toute sa force et sa clarté, telle qu’elle est apparue la première fois.