Le titre est très beau. Inspirant en lui-même. Les ingrédients sont de ceux qui séduisent mes papilles littéraire. Et pourtant, je suis restée étrangère aux grands espaces du Wyoming. La quatrième de couverture refermée m’a laissée sur un vide.
Pour un récit proche de la terre et essayant de voir la vie en face, l’écriture manque singulièrement de naturel. L’expérience est mise à distance par le mental. L’esprit poétique est lourd. Le lyrisme parfois ne rime à rien. Fioritures vides. Trop d’intentions nourries aux valeurs communautaires, de petite philosophie rassurante au ras de l’herbe, bien qu’exprimée sur un ton rude.
L’automne nous enseigne que tout accomplissement est aussi une mort; que la maturité est une forme de déliquescence. Les saules, à force de rester près de l’eau commencent à rouiller. Les feuilles sont des verbes qui conjuguent les saisons. (172)
Gretel Ehrlich a envie d’être un écrivain américain et elle y met les formes. Seul l’avant-dernier chapitre sur la danse du soleil et le Crow Fair apportent un brin de vie à un ensemble globalement ampoulé.