Robert Louis Stevenson, Voyage dans les Cévennes avec un âne, lu par Bernard Petit

Robert Louis Stevenson, Voyage dans les Cévennes avec un âne, lu par Bernard Petit

On ne peut baguenauder dans les Cévennes sans avoir le regard attiré par des promesses de balades amicales avec un âne. La faute à Stevenson, qui à défaut d’avoir écrit un bon livre, a involontairement contribué à l’essor du tourisme dans la région. Lors de son périple, on l’assimilait à un colporteur, le touriste moderne étant à l’époque une espèce animale encore à inventer.

Amis des bêtes, passez votre chemin ! Vous risquez l’indignation voire même la dépression à la lecture de ce livre. Le karma de Modestine l’a précipitée entre les mains d’un maître bien peu soucieux de son bien-être ! Ronchon, impatient, arrogant, d’une méchanceté crasse à l’occasion, Robert Louis Stevenson  va jusqu’à se sentir des affinités avec la Bête du Gévaudan qui dévorait ces petites filles moqueuses qui lui cassent tant les pieds. Observateur ironique, il cherche à conter des situations cocasses susceptibles d’amuser son lectorat urbain et cultivé.

Heureusement que Bernard Petit a une diction sympathique et chaleureuse, ce qui rééquilibre l’affaire !

R.L. Stevenson devient plus gracieux à l’occasion de son arrivée en Lozère, environ à la moitié du livre. Les hommes sont plus intelligents et les filles plus jolies à son goût, le paysage commence à le séduire. Je m’attendais à ce que ce carnet de voyage décrive la nature, m’apprenne des choses sur la vie de l’époque, enrichisse ma connaissance de ces lieux que je connais pour les avoir fréquentés : Notre-Dame-des-Neiges, le Bleymard, Florac, Pont de Montvert, mais très peu de tout cela. Il est en fait centré sur les dissensions entre catholiques et protestants, encore très vivaces en 1878. Il offre une géographie des luttes camisardes plus qu’une vision de la beauté sauvage des Cévennes.

L’argument touristique ne passera définitivement pas par moi !… mais n’enlève rien à ma propre vision de cette région magnifique.

 

Ce contenu a été publié dans Explorations littéraires. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *