Tony Hillerman, Le cochon sinistre

Le cochon sinistre de Tony Hillerman

Dans la « Terre entre les Montagnes Sacrées » des Navajos, elle connaissait le paysage par cœur. Si elle regardait vers l’est, la Montagne Turquoise se dressait devant le ciel. À l’ouest, la chaîne des Chuskas constituait l’horizon. Au-delà, les pics San Francisco permettaient de se repérer. Au sud, les monts Zuni. Au nord, les La Platas. Pas besoin de boussole. Pas besoin de carte. (62)

Tony Hillerman nous a pour la première fois donné un repère temporel dans Blaireau se cache et continue ici à inscrire sa série dans le monde contemporain. La région des Four Corners sort de sa bulle littéraire intemporelle pour rejoindre l’Histoire. Nous voilà maintenant en 2003. Saddam Hussein, Al Qaida, loi sur la Sécurité du Territoire.

Bernadette Manuelito s’est fait muter dans la Police des Frontières pour les besoins du récit. Mais elle se sent raide et mal fagotée dans son nouvel uniforme. J’étais un peu inquiète du thème trafic de drogue-exploitation des ressources naturelles – la version américaine du golfe Persique : le bassin de la San Juan – mais Tony Hillerman s’en sort avec fraîcheur et inventivité. Bernie porte une fois de plus l’intrigue par sa maladresse non dénuée de lucidité, à la fois consciente de ce qui se passe et incapable d’agir efficacement en conséquence.

Le peuple des Tohono O’odham est évoqué, ainsi qu’un Gros-Tonnerre navajo porte-bonheur.

 

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