Je trouve que les couvertures des livres édités chez Philippe Picquier sont souvent trompeuses. La vie du bon côté de Keisuke Hada invite à une expérience détendue et épanouie alors que c’est un constat désolant et acide sur la faillite humaine d’une société. Celle-ci suggère une écriture délicate et fine, aérienne, à l’ancienne. Je l’ai trouvée plutôt banale et sans charme. En tout cas sans affinités avec celle d’auteurs tels que Yasushi Inoué, Issa, voire même Hubert Haddad dans son peintre d’évantail ou Michaël Ferrier dans Kizu. Pesanteur sociale, déboires administratifs, états d’âme, on est loin de l’humour dévastateur promis en quatrième de couverture. Ou alors je n’ai vraiment pas les clés pour réagir à l’humour japonais. Ou je n’ai pas lu cette farce au bon degré. J’ai bien aimé le moment où les parents doutent de la nonne, on se croirait basculer dans un roman noir. Malheureusement, le fil revient vite vers des considérations plus raisonnables du point de vue de l’auteur. Les parents finissent par tirer une leçon de leur expérience, ils ont fait ce qu’il fallait, tout va pour le mieux… Je reste extrêmement dubitative sur cette conception des voies du renoncement et du dépouillement. Je n’adhère pas du tout au propos et à cette vision de la spiritualité.