Léon Tolstoï, La Guerre et la Paix, lu par Éric Herson-Macarel

The Metropolitan Museum of Art, New York 1984.1203.9

Ce n’est finalement pas si fastidieux. Quelques notes prises sur les protagonistes pour se les caler dans l’esprit et c’est parti. L’interprétation d’Eric Herson-Macarel coule comme une source. Il nous offre de beaux personnages, vivants, vibrants, riches de toutes leurs nuances. Ils évoluent, prennent des décisions, se trompent, s’emballent. Toute la force romanesque tient dans cette liberté que Léon Tolstoï leur délègue. Lui se préoccupe de théories sur l’histoire, de démontrer que les grands hommes ne sont rien par eux-mêmes. À charge pour Natacha, Nicolas ou la princesse Marie de développer leur existence propre et de distraire le lecteur. À partir de la prise de Moscou, j’ai trouvé que la construction était moins soignée, le suivi des existences plus aléatoire, moins naturel, plus contraint. On s’enfonce dans la boue de la guerre et le chaos. Bien sûr j’ai écouté les passages théoriques d’une seule oreille et bazardé toute la fin, surtout parce que Léon Tolstoï se répète beaucoup. Mais c’est une lourdeur qui passe en souterrain. La lumière de Pierre, quêteur spirituel maladroit et empêtré de lui-même, continue de nous interroger sur l’énigme de la vie une fois le livre achevé.

 

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