Annie Duperey, Les chats de hasard, lu par l’auteur

The Metropolitan Museum of Art, New York 1986.267.52

J’en veux à Annie Duperey d’avoir réussi à me faire pleurer. Petite déjà, me faire manipuler par un film ou un livre au point de verser des larmes m’agaçais et me vexais. Mon premier souvenir très net à ce sujet, c’est E.T. J’avais 8 ans. J’étais très en colère en sortant de la salle. Les séparations déchirantes sont le talon d’Achille de ma sensibilité fictionnelle. La mort des chats m’a donc remuée. Annie Duperey est une excellente conteuse, sa voix fluide et naturelle entoure les épaules, prend dans ses bras le corps de l’auditeur. Elle vient caresser les centres émotionnels, mais sans surcharger. Sa délicatesse à notre égard lui interdit de verser dans l’excès d’épanchement autant que dans une séduction outrée. De jolis moments, des réflexions qui font mouche, sur ces grâces de l’existence qu’apportent les rares et véritables chats de hasard (j’en ai un au potager).

 

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