Henry James, La maison natale

La grise bibliothèque municipale de Blackport-on-Dwindle, tout en granit, brouillard et romans féminins.

Les écrits d’Henry James suscitaient chez moi une grande curiosité depuis de nombreuses années – le temps qui habite notre conscience littéraire est beaucoup plus fluide et étale que le temps ordinaire, les désirs y sont déjà en eux-mêmes une satisfaction. Henry James, donc, un nom terriblement romanesque. Le tour d’écrou, un film dont je garde un grand souvenir. Et voilà la graine plantée dans le terreau de mes projets. J’ai pris ce recueil au hasard, simplement parce qu’il était là, disponible sur l’étagère de la bibliothèque. Le plaisir n’a pas été à la hauteur de ma longue imagination. Le déplaisir non plus. Le livre renferme des histoires qui me parlent à condition que je tende vraiment l’oreille. Je n’adhère pas aux tournures mélodramatiques employées, mais à la finesse psychologique des personnages, oui. Comme si l’auteur cherchait des prétextes en bâtissant des contextes pour ensuite s’éclater dans de minutieux méandres mentaux. La première nouvelle, La maison natale, m’a vraiment parue très singulière. Elle déstabilise par son sujet, son mystère, ses non-dits, son univers décalé. J’ai peiné, mais apprécié au final. La froide et élégante ironie du style est à la fois séduisante et dérangeante. J’ai quand même fini par abandonner au seuil de l’avant-dernière nouvelle.

 

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