Ron Querry, Des mocassins brodés de perles bleues

Causse du Larzac, roc du Mérigou

Je me suis efforcé d’écrire un roman qui soit accessible, intéressant, et surtout véridique. (339)

Et c’est effectivement un roman accessible, intéressant et véridique. Ces mocassins incarnent à l’aune près les intentions de leur auteur, ce qui témoigne d’un coeur sincère et impliqué mais en fait aussi sa faiblesse. Gracie et Starr sont tour à tour porteuses de parole, l’une faisant résonner le tambour de l’intérieur du cercle de la réserve, l’autre gambillant, assise sur le muret qui délimite les deux territoires et observant les amérindiens à travers les jumelles de son envie. Je ne suis pas la lectrice idéale pour entrer à mon tour dans la ronde. J’ai ce point en commun avec Starr d’avoir trop cahoté avec mon bibliobus sur les chemins de terre semés d’ornières de Tony Hillerman, trop fréquenté les yeis en feuilletant de multiples livres, pour être surprise et donc vraiment intéressée. J’ai aimé frôler la vie actuelle des apaches, des pueblos et des navajos mais l’écriture est si linéaire que l’expérience reste limitée. Elle se déroule en pleine lumière sur un seul niveau de lecture, il n’y a aucune dimension secrète, existentielle ou poétique, aucun travail de lecteur à faire, tout est donné sur un plateau. Pour un livre sur la sorcellerie, il manque singulièrement d’ombres et de strates.

Causse du Larzac

Causse du Larzac – Roc du Mérigou

Causse du Larzac – Roc du Mérigou

 

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