Henry Bauchau, Déluge, lu par Michael Lonsdale

Henry Bauchau, Déluge, lu par Michael Lonsdale

La voix de Michael Lonsdale est un fleuve tranquille qui garde le même débit quel que soit le roman qu’elle effeuille. Si Pourquoi j’ai mangé mon père et Le très-bas ne m’avaient pas emballée, nous avons ici un texte pour lequel elle sied à merveille (comme quoi, point n’est besoin de se braquer).

Flamboyant, fascinant, Henry Bauchau brosse un portrait plein de feu et de cris sur la violence de la création. Ce livre est un ouragan où les pinceaux volent et la peinture éclabousse dans une transe hypnotique. La catharsis est au rendez-vous :

Je comprends. Je comprends enfin la vérité de ce qu’il vient de faire, la nécessité de ses paroles. Il embrasse ses mains. Je me sens soulagée d’un poids immense que j’ignorais. Il était là, invisible, prêt à me sauter à la gorge et à nous briser, Simon et moi, par les illusions de la seule lumière et l’oubli de la nuit et de la mort. (X 28:43)

Michael Lonsdale, calme, pondéré, éponge les dégâts et la fureur du texte, et par contraste le met en valeur .

Décoiffant.

 

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