Grégoire Delacourt, La liste de mes envies, lu par Odile Cohen

Grégoire Delacourt, La liste de mes envies, lu par Odile Cohen

Ce livre m’a laissée sur un malaise. Quelle violence des sentiments ! Sous couvert d’une historiette provinciale, se draine une histoire de vengeance bien raide. Il n’y a du reste pas beaucoup d’amour dans ce livre. Jocelyne ne semble attacher d’importance qu’à  son sentiment de sécurité. Crispée, pusillanime, elle s’agrippe à ce qui constitue son monde familier. Odile Cohen met en voix une femme inquiète, dénuée de vie intérieure, qui ne trouve son équilibre qu’à travers son confort matériel, ses repères et ses habitudes.

Grégoire Delacourt explique dans une interview qui suit la lecture :

Je voulais une femme qui entre le rêve et la réalité va choisir la réalité. (XLV 7:25)

Moi ce qui m’intéressais dans « La liste de mes envies » c’est l’argent… c’est pas tant l’argent pour sa valeur d’argent qui m’intéressait que la métaphore de quelque-chose de possible. (XLV 7:57)

Une conscience lucide de la réalité : le repli sur son petit monde rassurant ?

L’espace du possible : un danger qui menace l’équilibre établit et qu’il vaut mieux éviter ?

Le vol commis par son mari donnera à Jocelyne le prétexte qui lui manquait pour avancer d’un pas : dépenser un peu d’argent. Ce pas qu’elle n’avait pas le cran de faire par elle-même, elle va le justifier par le rejet et la condamnation de cet homme, que personne ne cherchera d’ailleurs ni à comprendre, ni à aider, ni à pleurer et qui est traité avec un mépris total, tant par les protagonistes que par l’auteur – jusqu’à la condamnation à mort.

Vieillot, rétrograde, moralisateur et sec de cœur.

 

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