Charles Dickens, Le voyageur sans commerce

Charles Dickens, Le voyageur sans commerce

Moi, qui regarde par la fenêtre de la diligence allemande dans cette transe du voyageur ne se souciant de rien, ni d’hier ni de demain, seulement des objets, des odeurs et des bruits qui défilent. (61)

Robert Louis Stevenson, en pérégrinations dans les Cévennes, se plaignait qu’on le considérât comme un voyageur de commerce. Marcher dans une région inconnue pour le plaisir de la découverte, faire du tourisme, n’entrait pas encore dans les mœurs. Charles Dickens, d’une pirouette, a trouvé la parade. Il s’affuble lui-même du qualificatif de voyageur sans commerce.

À travers ces articles, on découvre un Charles Dickens curieux de tout, toujours en mouvement, n’hésitant pas à mettre les pieds dans les endroits les plus improbables. Il se fond dans la foule, bavarde, observe mille détails. Par son regard et son écriture, il offre une dignité aux plus misérables. Les faits, les gens, deviennent à travers lui des moments littéraires, des personnages suscitant l’intérêt. Car c’est ce qu’il sait le mieux faire : raconter. La moindre situation lui sort des histoires de l’âme. Il se fait sans-abri, il se fait fou, pour mieux approcher l’humanité.

Cette idée était la suivante : les gens normaux et les fous sont-ils différents les uns des autres la nuit, lorsque les gens normaux rêvent ? (105)

 

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