Alice Munro, Du côté de Castle Rock

Alice Munro, Du côté de Castle Rock

Alice Munro est une grande conteuse, dans la lignée d’Elizabeth Goudge. Elle balaye sa mythologie familiale d’un souffle d’aventure. J’ai adoré sa démarche consistant à mêler des fragments de réalité et la fiction. Elle recueille des données éparses sur sa généalogie et brode des histoires, se la raconte à sa façon et se construit des fondations. C’est une tactique que nous employons tous les jours de notre vie, dans une tentative visant à nous appuyer sur une identité cohérente.  C’est cependant rarement conscient. La grande finesse des personnages lui permet de ne jamais sombrer dans le banal. Tout ce qu’elle raconte prend naturellement la dimension d’une histoire. Mon troisième coup de cœur de l’été avec les plumes d’Emmanuelle Paganno et de Jeanette Winterson.

Les fleurs de cerisier me firent penser aux arbres du champ de Miriam McAlpin. Je voulais les voir en pleine floraison. Et pas seulement les voir – comme on pouvait le faire en les regardant de la rue – mais pénétrer sous ces branches, m’étendre sur le dos, la tête contre un tronc, pour le regarder s’élever comme sortant de mon crâne, monter et s’épanouir, se perdre dans une mer de fleurs renversée. (201)

 

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