J’ai trouvé ce livre plus ampoulé, moins fluide que Le mystère Frontenac lu quelques temps auparavant. Il est souvent sentencieux – on pourrait d’ailleurs y piocher une multitude de citations. L’écriture est raide. François Mauriac appuie lourdement sur ce qui sépare les protagonistes :
Le désert qui sépare les classes comme il sépare les êtres. (62)
Ce fils d’une autre race puisqu’il est d’un autre sexe.
Le contexte social paraît dépassé, désuet, le texte a vieilli. Le roman se lit pourtant facilement et avec plaisir car le caractère des personnages est précis, mis en valeur sans lourdeur. Le docteur est finement campé dans sa vie à moitié vécue, à moitié rêvée. L’esprit de famille qui est en fait esprit de conservation, la vie sociale qui ne laisse que peu de possibilités à la vie intérieure de s’exprimer, ressortent avec force. Chacun est face à son néant.