Marin Ledun, L’homme qui a vu l’homme

Marin Ledun, L’homme qui a vu l’homme

Je ne lis pas, ou très peu de polars français. Tous ces norvégiens, suédois, américains et autres australiens qui envahissent les rayonnages me détournent quelque peu, j’en ai bien peur, de cet aspect de notre littérature pourtant dynamique et foisonnante. Alors quand Babelio me fait des avances pour replonger dans cet univers, je me laisse séduire.

J’ai aimé la mise en place. L’écriture est efficace sans être brutale. Phrases courtes sans êtres sèches. Le rythme est naturel. Iban, perdu en territoire inconnu, Iban qui se fait prendre pour un idiot provoque rapidement un sentiment d’affinité. On est perplexe, comme lui. On a envie d’en savoir plus, comme lui.
Il pense : Je ne suis pas d’ici.
On lui répète : Vous ne voyez rien.; Tu ne sais même pas de quoi tu parles.; Tu ne connais rien, tu ne sais rien et tu vas te planter.

Au fil de la lecture, on finit par en savoir un peu plus que lui, un peu moins que Marko. La magie de ce livre réside dans la mise en situation du lecteur. On devient un acteur du livre, au même niveau que les personnage, embringué dans la même histoire, avec notre lot personnel de pistes et de connaissances, notre pièce du puzzle. Un engrenage qui m’a séduite autant qu’horrifiée.

Personne n’a une vision d’ensemble du puzzle et personne ne peut en avoir une, étant donné que tout le monde ment pour défendre ses intérêts ou se protéger. (193)

Mais contrairement aux personnages, le lecteur peut s’extirper du livre et retourner à sa vie…

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]

 

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