Voilà un livre audio très musical. Les éditions Gallimard n’ont pas lésiné sur l’ambiance sonore. Mélodies joyeuses et contrebasses nostalgiques égrènent leurs états d’âme en contrepoint des tourment du narrateur.
Gérard Desarthe interprète ce narrateur avec théâtralité et lyrisme. Ce n’est pas le genre de lecture que j’affectionne, mais il faut reconnaître qu’elle porte les sentiments dans une harmonie certaine avec le texte. Albert Cohen questionne douloureusement ce qu’est l’état de fils. Il brosse le portrait lucide d’une mère qui n’était pas toujours facile. J’ai aimé cette tendresse qui le pousse à l’accepter toute entière, telle qu’elle est, sans jugements. J’ai trouvé des échos dans cette culpabilité inévitable des enfants envers leurs parents.
J’ai eu du mal avec la fin qui plonge dans le morbide. Elle est lourde à traverser. L’attachement d’Albert Cohen pour sa mère prend des formes extrêmes. Un beau texte plein d’humanité malgré tout, qui interpelle notre sensibilité d’enfant face à cette présence continue dans notre vie.