Jean-Luc Bannalec, Un été à Pont-Aven

Jean-Luc Bannalec, Un été à Pont-Aven

Je m’attendais à un mauvais polar régionaliste – avec une pointe d’espoir contraire, autrement je ne l’aurais pas ouvert – et le début a eu tendance à me fortifier dans mon idée. Jean-Luc Bannalec nous rabâche que son commissaire est spécial, a des méthodes toutes personnelles et perturbe ses adjoints, ce qui sent le copié-collé, l’admirateur de Simenon qui cherche maladroitement à donner du caractère à son personnage. Les ingrédients habituels de ce genre de roman sont vite apparus : des difficultés avec les objets modernes, portables, cafetière (si ! si ! Je ne sais pas si cela fait partie d’un cahier des charges, mais c’est récurent dans le roman régionaliste). Puis viennent les difficultés avec des personnages désagréables et arrogants que le commissaire finit toujours par remettre à leur place (Cette habileté du commissaire régionaliste est presque aussi importante que celle qui lui permet de résoudre des crimes).

Néanmoins, la tendresse que l’auteur éprouve pour Penn-ar-Bed, le “début de tout” a peu à peu fait fondre mes prévenances. Les évocations géographiques sont délicates et discrètes, sentent le vécu et l’attachement sincère. La peinture fait son entrée dans le cadre de Pont-Aven. L’auteur m’a beaucoup amusée par ses pirouettes entre réalité et fiction, donnant du crédit à ses personnages tout en prenant des liberté avec l’histoire.

Et si vous voulez mon avis, le fait que l’on fasse plus grand cas de mademoiselle Julia que de Marie-Jeanne Pennec est une énorme injustice. (41)

J’en ai profité pour faire des recherches sur cet espace-temps pictural et j’ai trouvé les tableaux bretons de Gauguin fort beaux et colorés.

L’enquête se lit vite, dans une attente de la suite qui se déroule sans tarder. C’est un roman policier sans prétentions, distrayant et rapidement avalé, ne manquant pas de charme, parfait pour un week-end désœuvré et peu propice à trop d’efforts.

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]

 

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