Pieds de fables à quatre mains : Choix de fables du XVIIIe siècle

Pieds de fables à quatre mains : Choix de fables du XVIIIe siècle

Tiens, j’avais justement envie de lire des fables au petit-déjeuner ! Le rituel de la maison veut que ce soit un moment privilégié pour partager une lecture à voix haute. Ce recueil s’y prête merveilleusement. Rythme et rimes, histoires courtes.

Certaines morales sont édifiantes et basiques, encouragent à la vertu : se contenter du nécessaire, rester à sa place, partager ses trésors avec les autres. Bon, bof, c’est un peu vieillot.

Mais beaucoup d’autres offrent plus de subtilité et de pistes de réflexion. Le laboureur et la terre, La taupe et les lapins ou L’ours philosophe titillent la réflexion, rappellent des caractères connus, amusent par leur ironie délicate – ah ces gens qui ne veulent pas travailler sur eux-mêmes et s’enquillent dans leur orgueil ! Chacun reconnaîtra qui il veut… hé hé hé

Les illustrations poursuivent le travail d’imagination entamé avec les textes. Elles donnent des pistes, répondent à la forme classique par une imagerie directe et moderne, souvent coquine,  parfois polissonne – Rôô ! Mais que font ces nénés romains et ces fesses grecques au milieu du livre ?!

L’exploratrice naturaliste en moi frémit à lecture de certaines descriptions animalières – la pie bordélique qui casse ses œufs dans son nid, tout de même ! – mais je prends sur moi pour savourer le texte au-delà des incongruités zoologiques, puisque c’est le principe d’une fable – et cette histoire de pie et de colombe vaut le détour !

Un choix de fables du XVIIIe – un intitulé qui peut rebuter par lui-même, mais sautons par-dessus nos réticences, vieux souvenirs scolaires – riche, varié, ludique et souvent moderne dans son propos à mettre dans de nombreuses mains et à glisser dans toutes les oreilles !

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]

Un jour deux chauves dans un coin
Virent briller certain morceau d’ivoire.
Chacun d’eux veut l’avoir : dispute et coups de poing.
Le vainqueur y perdit, comme vous pouvez croire,
Le peu de cheveux gris qui lui restaient encore.
Un peigne était le beau trésor
Qu’il eut pour prix de sa victoire. (109)

 

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