Jean Carrière, L’âme de l’épervier (recueil tome 1)

Montjaux, dolmen de Jonquayrolles - Jean Carrière, L’âme de l’épervier (recueil tome 1)

Montjaux, dolmen de Jonquayrolles

Les éditions Omnibus ont fait un beau travail d’édition avec cette anthologie des romans de Jean Carrière. L’occasion pour moi, après l’éblouissement né de la lecture de L’épervier de Maheux de plonger complètement dans l’univers de cet écrivain qui répond intimement à toutes mes attentes littéraires. Lire Carrière et mourir…

Un format pratique pour une anthologie qui renferme pas moins de 5 livres. Mais papier bible et petite typographie – attention les yeux !

Deux préfaces ouvrent la lecture. Elles se réfèrent toutes deux au milieu de l’édition. J’aurai préféré quelque-chose de plus simple, de plus tendre, de moins professionnel, qui nous parle de l’homme. Mais ce premier volume est résolument axé autour du prix Goncourt.

Le passage entre Retour à Uzès, publié en 1967, et L’épervier de Maheux, de 1972, est stupéfiant. On assiste à la naissance d’un écrivain. Du flot libre de sensations à l’incarnation construite et mise en scène, l’écriture n’en acquiert que plus de force. Passage du narcissisme au don d’un roman au lecteur, à une histoire signifiante, à une sortie de soi-même, à des personnages.

L’ensemble donne une impression de grande cohérence. La vison intérieure de l’écrivain chemine, se développe, sombre parfois, mais surnage toujours. L’homme semblait habité d’une grande intégrité et d’un espace intérieur riche et constamment en mouvement – bien que souvent difficile à gérer.

Les doubles pages introduisant les différents livres, les documents additionnels et la chronologie très détaillée de la vie de Jean Carrière qui ferme le volume, complètent l’ensemble avec bonheur. On referme le volume avec la sensation d’avoir approché l’écrivain de près. Un bel hommage.

Mon véritable état civil, ce n’est pas ce qui m’est arrivé ou pas arrivé dans ma vie. Ce sont les arbres, les saisons, les vents, rivières, odeurs, plantes, bêtes, hommes, le silence qui hantent ma face cachée. (1025)

 

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