Sophie Loubière, Dans l’oeil noir du corbeau

The Rijksmuseum, Amsterdam AK-RAK-2004-3 - Sophie Loubière, Dans l’oeil noir du corbeau

The Rijksmuseum, Amsterdam AK-RAK-2004-3

La recette qui ouvre le roman et qui m’intriguait tant m’a laissée sur ma faim. A quoi sert-il d’étriper ces braves bêtes si ce n’est pas pour les manger ? D’après ce que j’ai compris, elles ne servent que de minuteur de cuisine élaboré. Cruauté paysanne qui voudrait éradiquer toute présence sauvage, jusqu’à ces vautours soit disant meurtriers (bonjour la mutation !) dont on nous rabâche les oreilles régulièrement.

Comme à son habitude, Sophie Loubière a le sens du détail. Il s’exerce ici à travers une symphonie de couleurs qu’elle se plaît à préciser avec minutie : châtaigne, farine complète, cobalt, amande, aubergine, tomate, rouille, taupe, grenat, tilleul, topaze, marron glacé miroitent au fil des pages.

Dans cette longue ballade dans San Francisco émaillée de détails culinaires les personnages tiennent le lecteur mais il ne se passe pas grand chose pendant la plus grande partie du roman. J’ai aimé le côté maladif d’Anne, qui fait face malgré tout, la frontière floue entre maladie mentale et affection physique.

Comme une petite fille dont on maintiendrait la tête sous l’eau dans la piscine, quelque chose lui interdit de reprendre son souffle. (213)

Sophie Loubière a le sens du timing, elle est très minutieuse dans la mise en place des éléments, on la sent écrire, travailler au mot près, mais ça ne gène pas. En-dehors des Oiseaux, les références aux films d’Alfred Hitchcock me sont passées au-dessus de la tête. Ce ne serait peut-être pas une mauvaise idée de prendre Sueurs froides à la médiathèque…

 

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