André Chamson, Adeline Vénician

RP-F-F17785 The Rijksmuseum, Amsterdam - André Chamson, Adeline Vénician

The Rijksmuseum, Amsterdam RP-F-F17785

Les dames cloîtrées qui se coupent du monde extérieur reviennent souvent dans les romans d’André Chamson. Anna, dans Les hommes de la route, s’étiole dans un isolement volontaire extrême. Les femmes du clan Arnal, dans Le crime des justes, sont cantonnées  à leurs tâches ménagères par la force sociale. André Chamson déploie ce thème une fois de plus, mais ici dans toute son ampleur à travers Adeline.

L’écriture est plus moderne que dans ses romans de l’entre deux guerres. L’esprit en est plus proche de nous. Il brosse la dérive d’une jeune-fille d’un trait délicat et respectueux, ne juge jamais. Adeline, encouragée à se prémunir de toute corruption et de toute impureté dès sa prime enfance est habituée à vivre en esprit les événements de sa propre existence. Elle développe une vie intérieure foisonnante, ravie en esprit comme dans un conte fantastique et oublie de vivre concrètement sa vie.

J’ai trouvé qu’André Chamson posait un regard plein de justesse sur cette tentation d’échapper à la vie réelle, ses petits arrangements avec les faits et les soi-disant signes qui menacent ou renforcent la rêverie, la place prépondérante que prend progressivement ce monde parallèle.

Il est bien vrai que nous avons tous pensé qu’elle était hors de la raison commune – je n’ose pas dire qu’elle était folle, car un mot comme celui-là est d’un maniement difficile. (417)

 

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