Gustave Flaubert, Un cœur simple, lu par Hélène Lausseur

2007.16.34v The J. Paul Getty Museum, Los Angeles - Gustave Flaubert, Un cœur simple, lu par Hélène Lausseur

The J. Paul Getty Museum, Los Angeles 2007.16.34v

J’avais en tête le film qui a été tiré de cette nouvelle et Sandrine Bonnaire est apparue en surimpression tout au long de mon écoute, à tel point que j’ai été obligée d’y revenir deux fois pour avoir une approche objective. Le film, du reste, ne suit pas totalement l’histoire de Flaubert. Le passage du pied foulé notamment, si marquant dans le film est en fait un rajout. Je l’ai vainement attendu (d’autant plus que je venais de me fouler moi-même la cheville et qu’il m’était difficile d’assurer mon travail d’aide à domicile, le souvenir du film m’a un peu traumatisée).

L’écriture de Flaubert est assez froide, distanciée. Elle saute d’un épisode à un autre sans s’attarder, de manière rapide et concise. Il décrit plus qu’il n’explique. Pourtant, on comprend tout de la vie de ces deux femmes, vies insignifiantes, fragiles. En quelques pages concentrées, Gustave Flaubert transmet l’essence d’une époque, d’un milieu. Je reconnais le talent de l’écrivain sans vraiment avoir d’affinité avec lui, tant au niveau du style que du récit. Félicité, portée par un amour franc et sans complications, est touchante de naïveté et de vulnérabilité, certes. Mais cette récurrence de la souffrance et de l’effacement de soi permettant de mourir dans les bras de Dieu m’horripile autant que dans La légende de Saint Julien l’Hospitalier, même si c’est ici plus subtil et plus écrit. Il y a un côté paternaliste qui me déplaît.

Gravité, indignation, douleur, inquiétude, saisissement, transparaissent tour à tour dans la voix d’Hélène Lausseur. Elle offre une lecture intelligente et subtile de cette histoire et transmet la coloration des sentiments qui habitent Félicité.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]

 

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