Romain Gary, La promesse de l’aube, lu par Hervé Pierre

The Metropolitan Museum of Art, New York 35.42 - Romain Gary, La promesse de l’aube, lu par Hervé Pierre

The Metropolitan Museum of Art, New York 35.42

J’ai tout de suite été saisie par l’histoire, dans une fraternité naturelle avec le narrateur. Sa vigueur de ton, son humour, son autodérision surtout. Romain Gary oppose au côté vache du destin une attitude de fanfaronnade bravache qui ne se prend pas au sérieux, un de ces sens du décalage qui ne s’acquiert que par une danse dans les bras de la mort.

Je n’avais jamais lu de roman où les besoins immatures, reliquats de l’enfance, se télescopent avec autant de force, d’honnêteté et de drôlerie avec le métier d’homme adulte – très mâle qui plus est. Lucidité et absence de faux semblants, art du conteur, recul face aux événements, insufflent au lecteur un courage renouvelé pour naviguer dans le chaos de la vie.

J’ai trouvé un ami.

Je n’ai eu aucune hésitation à associer le narrateur à l’interprète. Hervé Pierre construit sa lecture sur un rythme récurent, par séquences de phrases ou de demi-phrases. Une technique qui évacue les temps morts, les passages à vide que j’ai pu ressentir sur la longueur avec Pierre-François Garel ou Bertrand Suarez-Pazos. Le texte est tout le temps habité, sans pour autant que s’installe une monotonie. Sur ce même rythme, le lecteur sait introduire des tonalités variées. Il scinde le texte en vagues successives sans perdre le sens de sa globalité et de sa fluidité.

La technique du lecteur et l’écriture pleine de charme et de force de l’auteur ont fait de ce livrodio une heureuse découverte pour mes oreilles.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]

 

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