China Miéville, The City and the City

The Rijksmuseum, Amsterdam 1896-A-19368-350

Pour une fois, heureusement que le quatrième de couverture en dit trop ! China Miéville, pour sa part, ne nous aide pas beaucoup. Il lance des phrases à notre libre interprétation, d’une écriture foutraque et ésotérique. Pendant quelques centaines de pages, il s’ingénie à nous faire ingurgiter des appellations spéciales censées poser un décor original, puis abandonne cette option. On voit alors apparaître dans les dialogues des produits bien de chez nous tels qu’Amazon, Starbucks ou Harry Potter. Mais que viennent-ils faire dans cette galère ?

Passé un temps d’accommodation poussif et obscur, on embraye autour de la page 130 sur une enquête policière plutôt banale et pas très bien menée, qui n’a d’éclat que par l’univers qui la porte.

C’est cet univers qui restera finalement ancré dans nos petits neurones. Il est improbable, bancal, inabouti, mais donne des pistes pour moudre le grain.

Quiconque l’avait aperçu à Ul Qoma devait l’avoir cru ailleurs. (261)

Le délit de regard, la panique inexpressive, la dénégation plausible renvoient symboliquement à des mécanismes qui ne nous sont pas étrangers. Le cerveau lui-même, ne fonctionne que par sélection, ne pouvant appréhender l’ensemble de la réalité. China Miéville parle de nos instincts, de nos stratégies réactives de défense, de nos lâchetés de confort. Un roman pas très bon qui restera une référence par l’angle original qu’il propose !

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]

 

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