Là où j’ai trouvé Balzac paternaliste et hygiéniste, Victor Hugo est flamboyant. Comme lors de mon écoute du dernier jour d’un condamné, je suis frappée par la modernité de son expression. Il commente de l’extérieur, apporte des indices, des extraits de lettres, des informations sur les personnages, ou dit son ignorance.
La souffrance sociale commence à tout âge.
Sa vision transcende les limites de son époque. Son implication humaine est toujours d’actualité.
C’est également un fabuleux conteur. Je me suis régalée avec son portrait de l’évêque de Dignes, superbe de noblesse et d’intégrité. Celui de madame Thénardier est également goûteux. Une minaudière hommasse, férue de romans sentimentaux où elle noyait ce qu’elle avait de cervelle.
Michel Vuillermoz porte à merveille cette langue crue et recherchée à la fois. Il n’hésite pas à s’arrêter pour mieux redémarrer dans les côtes abruptes du lyrisme hugolien. Sa simplicité solide touche au cœur du texte.