Nick Wilgus, Le jardin de l’enfer

The J. Paul Getty Museum, Los Angeles 84.XA.875.3.17 - Nick Wilgus, Le jardin de l’enfer

The J. Paul Getty Museum, Los Angeles 84.XA.875.3.17

Nick Wilgus compte trop sur l’exotisme du bouddhisme et des traditions thaïlandaises pour étayer son roman. Derrière le paravent du polar en robe orange, il n’y a pas grand-chose. Le rythme est mou, les personnages manquent de densité, les mystères sont exposés sans qu’il reste beaucoup de miettes pour le lecteur. Tout est toujours expliqué sur des bases morales nourries de bonnes intentions. Bien sûr, on égratigne un peu l’image pure du moine bouddhiste, l’utilisation de la notion de karma par la paresse populaire, mais Nick Wilgus n’offre rien en échange. Ses dialogues sont émaillés de référence à Dieu – Dieu m’en garde !; Dieu sait que nous en avons tous. – son détective soit-disant éclairé débat intérieurement sur la nature des châtiments  à infliger aux criminels… on est loin de la vision transcendante et lucide que peut offrir la pratique de la pleine conscience.

Aux jardins du Wat Phai Rong, je préfère les représentations de Jérôme Bosch, même si un petit tour sur internet à ce sujet est assez amusant. Quelle débauche de mauvais goût, effectivement !

En somme, un polar bardé de grosses ficelles, maladroit, coincé et mièvre. Pour une vision tranchante sur les âneries bouddhistes, préférer Stephen Batchelor, Véronique Crombé ou même Thich Nhat Hanh, qui n’écrivent certes pas des polars mais enquêtent bel et bien en profondeur.

 

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