Elle s’aperçut à cet instant que voir le monde en fonction des arbres était très indien. (80)
Plan-plan et pépère, le cheminement de l’enquête suit un cours logique, d’indices en déductions, de rencontres en recoupements. Kirk Mitchell prend son temps. On s’ennuie un peu car on comprend vite que la piste suivie n’est pas exactement la bonne. Mais l’atmosphère soutient la lecture. Car mine de rien, on plonge dans une noirceur qui finit par se nicher dans tous les recoins. Sous des airs classiques, ce polar dit beaucoup sur la réalité déchirée des amérindiens au sein de la culture américaine actuelle. Le constat est triste, mitigé.
Nous passerons sur les aspects psychiatriques balourds et caricaturaux qui apportent cependant un aspect symbolique qui ne manque pas de piquant.
Sur un sujet épineux et complexe, Kirk Mitchell brosse un polar fort dans le contexte d’une nation peu connue.