Alice Munro, Secrets de Polichinelle

The Rijksmuseum, Amsterdam - Alice Munro, Secrets de Polichinelle

The Rijksmuseum, Amsterdam RP-T-1964-118

Les fleurs sont d’une couleur qu’elle a déjà vue sans pouvoir imaginer un instant la trouver un jour sur des arbres – une teinte de bleu argenté, ou de violet argenté, si belle et si délicate que l’on s’attendrait à ce qu’elle plonge tout dans le silence, dans la contemplation, mais apparemment, tel n’est pas le cas. (231)

J’ai retrouvé une fois de plus l’écriture d’Alice Munro que j’aime, ses histoires tout de suite attachantes, un environnement dans lequel je me sens à mon aise, qui m’est familier en sensibilité et en sagacité. C’est une lecture qui me recentre.

Elle nous dit beaucoup de choses derrière les histoires, aime à trouver des angles de vue nouveaux et stimulants, à égarer ses personnages en eau trouble, à déconstruire le temps. Elle nous emmène par des détours obscurs et inattendus, pas toujours identifiables. Le propos d’Alice Munro n’est pas de donner des images, comme ces bons points qu’on recevait à l’école, mais de fouisser la réalité, de dire les sentiments féminins le plus finement possible.

Elle nous laisse sur des interrogations, un peu à la manière de Raymond Carver, et nous invite à la relire plus tard, avec un peu plus de maturité, pour vérifier si la vie nous a aguerries… Cette vie, à l’image de l’épitaphe du pasteur missionnaire, prédicateur dévoué et convaincu :

Ci-joint votre lettre adressée à Mr. Mc Bain, il est mort à l’auberge le 25 février. Il y a des livres ici, personne n’en veut. (267)

 

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