Ian Manook, Yeruldelgger, lu par Martin Spinhayer

Ian Manook, Yeruldelgger, lu par Martin Spinhayer

Les Audiolib encouragent à poursuivre l’écoute jusqu’au bout, même en cas de naufrage, par l’attrait des interview finales (quoique je sois en train de penser que si je sautais directement à la dernière piste…) L’auteur, qui avoue n’avoir que très peu de culture polar, en-dehors de quelques vieux auteurs américains, parle généreusement de sa façon de travailler. Et effectivement, on la sent dans la structure du roman.

Plongeon en Mongolie, pays qu’il connaît pour y être allé. Il n’a cependant pas la fluidité d’un Tony Hillerman ou d’un James D. Doss, qui l’air de rien, sans en faire trop, nous plongent dans l’univers navajo ou ute bien que ce ne soit pas leur culture. Le trait est lourd. Ian Manook appuie avec trop d’insistance sur la culture mongole, on sent le touriste. Mon amour du roman policier ethnique s’est définitivement effondré devant les gesticulations Shaolin d’un maître à la spiritualité Shamballa de pacotilles.

Si l’auteur apprécie la lecture qui est faite de son texte, elle ne m’a pour ma part pas emballée. Le parti pris de la masculinité noire et grave annule la grâce féminine qui aurait pu contrebalancer la brutalité de l’action. J’ai longtemps confondu Chuluum, Solongo et Oyun et ne me suis rendu compte (avec stupéfaction !) que cette dernière était une femme qu’après un bon bout de temps.

Ça traîne en longueur, l’intrigue part dans une vrille de violence permanente, brutale et vengeresse dénuée de tout humour. Yeruldelgger en devient ridicule, caricatural, bête et méchant. Du mauvais polar américain racoleur.

 

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