Hervé Jaouen, Dans l’oeil du schizo

Hervé Jaouen, Dans l’oeil du schizo

Dans les premiers chapitres, j’ai trouvé le style pompeux à vouloir trop en faire. On est contents de découvrir des mots nouveaux (germanopratin ? accrétion ?), mais ils ne servent qu’à colmater une écriture sans caractère et des événements qui n’en sont pas.

D’une écriture recherchée on glisse doucement vers des mots vulgaires, un langage grossier, des scènes d’amour et de jouissance crues et sans tendresse. J’ai vite sauté tous les passages retranscrivant les pensées de Schizoo. Je trouve qu’ils n’apportent rien au récit, ni profondeur, ni compréhension du personnage. Il ne font que flatter une certaine fascination morbide face à la dérive mentale.

La correspondance m’a amusée un temps. J’ai trouvé le point de départ et les proportions ingérables qui s’ensuivent bien trouvés.

Je reste très circonspecte face à l’ensemble de ce livre. Superficiel dans son approche humaine, il caresse le lecteur dans le sens du poil de ses peurs, de son voyeurisme et de son aversion pour les troubles de l’esprit. Il ne fait que renforcer l’emballement médiatique entretenu autour du mythe du schizophrène tueur à enfermer.

Je reste finalement avec une impression de dégoût persistant longtemps après l’avoir refermé.

 

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