Je suis un rêveur, j’ai si peu de vie réelle.
Je n’attendais pas Dostoïevski à ce tournant. On reconnaît sa plume torturée et fervente, un tantinet larmoyante, bien sûr, mais il se fait aussi tendre. Gabrièle Valensi a dans la voix une rondeur posée, un sourire au bord des lèvres qui portent parfaitement l’ingénuité des protagonistes. Ils sont touchants, émouvants à travers leur rencontre improbable dans la nuit pétersbourgeoise. Leur naïveté, leur solitude, leur difficulté à s’incarner dans le monde social, sont dépeints avec une grande habileté et une profondeur qui les rend vivants. Ce plaidoyer pour les rêveurs restera cher à mon cœur.