Jean Giono, Colline

Vallée du Dourdou - Jean Giono, Colline

Vallée du Dourdou

J’ai entendu parler de Jean Giono chez Nicole Lombard, chez Jean Carrière. Il était difficile de ne pas y venir.

L’écriture est saisissante. Tirée au cordeau. Les mots sont précis, on devine la concentration et la méticulosité de l’auteur. Esquirol, sangliot, sauvagine, tout un vocabulaire qu’on peut choisir d’aller définir ou de garder dans l’imagination. Un écureuil peut-il bondir une noix dans la main ? Je n’en suis pas si sûre… Je m’attendais aux cailloux, aux arbres, à une connaissance du pays, mais pas du tout à cette imbrication du fantastique dans le récit. Le ciel et la terre se répondent en jeu de miroir. Les corps se dessinent sous les draps comme des sillons. Les mains ont des mouvement de végétaux. Jean Giono est en fait un chamane !

Mais le malheur est-il obligé de passer par les routes ? (70)

S’il suffisait de faire le guet… le malaise est fort dans ce pesant huis-clos. L’histoire se passe dans une campagne ouverte, en plein air, mais c’est dans cet air justement que plane la menace qui enclot les esprits. Et dans les collines. Le cœur tout chaviré, d’inquiétude, de mystère, de peur. J’y trouve – et ce n’est pas là que je l’aurai cherché – un écho troublant avec les temps actuels. Paranoïa, délire collectif ou danger réel ? Seul le chat noir sera finalement dédouané avec certitude de tout trafic avec le surnaturel.

 

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