Tony Hillerman, Le vent sombre

Causse du Larzac, Canalettes - Tony Hillerman, Le vent sombre

Causse du Larzac, Canalettes

En fait, ce concept [rendre la pareille aux autres] lui était aussi étranger que l’était, pour madame Musket, l’idée que quelqu’un qui possédait de l’argent puisse commettre un vol. Quelqu’un qui violait les règles normales du comportement et qui vous causait du tort était, selon la définition navajo, « égaré ». « Le vent sombre » s’était emparé de lui et avait corrompu son jugement. On évitait ce genre de personnes, on était inquiet pour elles, et on se réjouissait si elles étaient guéries de cette folie passagère et si elles étaient rendues à l’état de hozro. (128)

… où Jim Chee part sur les traces d’un Don Quichotte et d’un magicien… et réinterprète à sa manière les rites de chasse navajo (p210, un long passage détaillé à ce sujet). Comme l’a très bien mis en exergue l’auteur du blog Le vent sombre dans son article sur Tony Hillerman, on peut mettre en parallèle ce deuxième tome de la trilogie Jim Chee avec le deuxième tome de la trilogie Joe Leaphorn. Ce sont les récits les plus terroir. D’un final dans un village zuni, on passe à un final dans un village hopi, tous deux aux soirs de visite des kachinas. Balade botanique, cours sur l’art de pister les traces, tour d’horizon des différentes attributions de Chee, bien spécifiques à son nouveau territoire de Tuba City, débuts balbutiants où se pose la question tacite de son incapacité à assurer la protection d’un moulin à vent. La rencontre avec Cowboy Dashee met en branle un dynamisme vif et chaleureux, porteur d’humour. Le capitaine Largo montre sa bouille peu commode mais finaude. Une intrigue habile, enfin, contribue à faire de ce vent sombre un polars marquant.

Black Mesa n’est ni une mesa, ni noire. (…) Pratiquement aucune route, presque pas d’eau, et pas d’habitants à l’exception d’un petit nombre de bergers dans des campements isolés. Elle se dresse à plus de deux mille mètres au-dessus du Désert Peint. Une douzaine de washes principaux, tous asséchés, et un millier d’arroyos sans noms drainent l’eau de ruissellement durant les hivers rigoureux et après les pluies mâles, brèves mais torrentielles, de la saison des orages, l’été. Son nom lui vient des couches de charbon affleurant sur ses très hautes falaises, mais ses couleurs sont les gris et les verts de la sauge, de l’herbe-aux-lapins, des genévriers, des cactus, de la bouteloue et des graminées à touffes, et le vert foncé des buissons de creosote et de mesquite, du pin pignon et, dans les rares endroits où coulent les sources, des pins et des épicéas. C’est un endroit très isolé même pendant la saison des pâturages, et il a toujours été un territoire de prédilection pour les Peuples Sacrés des Navajos, les kachinas et les esprits tutélaires des Hopis. (116)

Causse du Larzac - Canalettes

Causse du Larzac – Canalettes

Causse du Larzac - Âne

Causse du Larzac

 

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