Jean-Claude Pirotte, Le silence

Jean-Claude Pirotte, Le silence

Vallée du Dourdou

Alors nous sommes ici de mieux en mieux et fabuleusement ailleurs. (19)

C’est un livre singulier qui se goûte comme on caresse une plume. Sa saveur est délicate et volatile, Jean-Claude Pirotte s’attache à l’indicible. Il le frôle et le caresse, sans pouvoir lui-même cerner ce qu’il cherche exactement. Il dit plus le vécu que l’objet, passe d’une identité à l’autre, utilise le présent, utilise le nous, dans une confusion des temps et de l’être. Se dessinent alors comme une masse nuageuse l’ailleurs et la littérature qui habitent l’enfance, la jeunesse, perdurent silencieusement jusqu’aux derniers fils de vie. L’intimité précieuse, le paysage secret, présence familière et continue qui se joue des contingences matérielles et biographiques. Que sommes-nous ? Pétris d’histoires et d’ambitions inutiles mais stimulantes, portés à nos corps défendant par des facultés romanesques, saurons-nous ouvrir une porte sur la réalité, accueillir l’enchantement plutôt que l’ivresse ?

Je sais aujourd’hui que rien n’est absolument définissable, et que justement ce qui est indéfini forme la matière même de notre appartenance à nous-mêmes, voire à l’espèce humaine. (67)

 

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