Alexandre Dumas, Les mille et un fantômes, lu par « collectif »

Alexandre Dumas, Les mille et un fantômes, lu par « collectif »

Des bruitages marrants qui passent d’une oreille à l’autre, une mise en scène des voix qui rappelle les fictions de France Inter. Alexandre Dumas nous offre des histoires fantastiques comme on savait en écrire au XIXe siècle. Têtes coupées, squelettes et fantômes fonctionnent encore très bien 164 ans plus tard. Dommage que ce soit si court…

 

 

 

 

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Robert Louis Stevenson, Voyage dans les Cévennes avec un âne, lu par Bernard Petit

Robert Louis Stevenson, Voyage dans les Cévennes avec un âne, lu par Bernard Petit

On ne peut baguenauder dans les Cévennes sans avoir le regard attiré par des promesses de balades amicales avec un âne. La faute à Stevenson, qui à défaut d’avoir écrit un bon livre, a involontairement contribué à l’essor du tourisme dans la région. Lors de son périple, on l’assimilait à un colporteur, le touriste moderne étant à l’époque une espèce animale encore à inventer.

Amis des bêtes, passez votre chemin ! Vous risquez l’indignation voire même la dépression à la lecture de ce livre. Le karma de Modestine l’a précipitée entre les mains d’un maître bien peu soucieux de son bien-être ! Ronchon, impatient, arrogant, d’une méchanceté crasse à l’occasion, Robert Louis Stevenson  va jusqu’à se sentir des affinités avec la Bête du Gévaudan qui dévorait ces petites filles moqueuses qui lui cassent tant les pieds. Observateur ironique, il cherche à conter des situations cocasses susceptibles d’amuser son lectorat urbain et cultivé.

Heureusement que Bernard Petit a une diction sympathique et chaleureuse, ce qui rééquilibre l’affaire !

R.L. Stevenson devient plus gracieux à l’occasion de son arrivée en Lozère, environ à la moitié du livre. Les hommes sont plus intelligents et les filles plus jolies à son goût, le paysage commence à le séduire. Je m’attendais à ce que ce carnet de voyage décrive la nature, m’apprenne des choses sur la vie de l’époque, enrichisse ma connaissance de ces lieux que je connais pour les avoir fréquentés : Notre-Dame-des-Neiges, le Bleymard, Florac, Pont de Montvert, mais très peu de tout cela. Il est en fait centré sur les dissensions entre catholiques et protestants, encore très vivaces en 1878. Il offre une géographie des luttes camisardes plus qu’une vision de la beauté sauvage des Cévennes.

L’argument touristique ne passera définitivement pas par moi !… mais n’enlève rien à ma propre vision de cette région magnifique.

 

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Clarice Lispector, L’imitation de la rose, lu par Hélène Fillières

Clarice Lispector, L’imitation de la rose, lu par Hélène Fillières

Cette collection de livres audio des éditions Des femmes est toujours une promesse d’écoutes intimistes et délicates sortant de l’ordinaire, journaux secrets du dit féminin.

Hélène Fillières ne déçoit pas  notre attente et porte ce texte d’une voix à la fois ample, pleine, dynamique, et se teintant de multiples nuances. La musique l’accompagne de manière très heureuse.

Nous découvrons la vie intérieure d’une femme qui passe de l’extravagance (en regard des normes sociétales) à l’ordinaire des tâches quotidiennes, qui essaie de toutes ses forces de ne pas causer de gêne aux autres.

Puis un texte sur le vide, la lumière, le silence intérieur.

Je lisais en parallèle un livre sur la méditation bouddhiste Le bouddhisme libéré des croyances de Stephen Batchelor et les deux se sont très bien mariés. Comment concilier cette présence nue avec l’être au monde ? Le questionnement de toute une vie !

Maintenant que j’en ai écouté des extraits, j’ai très envie de découvrir plus avant le monde de Clarice Lispector.

 

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Agnès Desarthe, Une partie de chasse

Agnès Desarthe, Une partie de chasse

Je ne suis vraiment pas friande d’anthropomorphisme. Mais ici, le coup du lapin fonctionne. La violence des hommes et des éléments mise en relation avec la cocasserie des dialogues avec le léporidé donnent un pot-au-feu savoureux dont on aurait pourtant pas donné cher au départ, à l’énoncé du projet. Agnès Desarthe s’amuse beaucoup, son humour fin et discret donne une dimension profonde à des situations imagées de manière évocatrice. La scène surréaliste de l’attaque des pompiers restera longtemps dans ma mémoire littéraire.

J’ai bien accroché avec cette vision tragi-comique de la condition humaine.

 

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Véronique Ovaldé, Des vies d’oiseaux, Lu par l’auteur

Véronique Ovaldé, Des vies d’oiseaux, Lu par l’auteur

Véronique Ovaldé frappe sur son tambour et imprime une rythmique particulière à sa diction. Elle joue des percussions avec son texte d’une manière qui ne ressort pas à l’écrit, ce qui en fait un livre qui gagne à être écouté plutôt qu’à être lu.

Dans Ce que je sais de Vera Candida, je trouvais déjà ses personnages lisses, vides, inconsistants. Je ressens la même impression ici. Vida, Gustavo et Paloma sont évoqués, font leur petit tour et puis s’en vont. Comme des nuages qui ne laisseront aucune impression durable. Une certaine poésie, un certain regard sur les rapports mère-fille mais rien de bien palpitant.

Je goûterai bien la bière de sauge.

 

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Jean-François Parot, L’enquête russe, lu par François d’Aubigny

Jean-François Parot, L’enquête russe, lu par François d’Aubigny

Fi des chippendales, des Clooney et autres Beckham de tous poils, nus ou habillés ! Fi des beaux proclamés sur papier glacé ! Mais parlez-moi de Nicolas… ! … Nicolas, ses chemises amples, son regard perçant et enjoué, ses répliques piquantes !

Et si nous passions du télévisuel à l’écrit ? me dis-je. Peut-être qu’à l’instar du Maigret de Simenon, l’histoire originale recèle des subtilités que l’image ne peut transmettre.

La langue est tellement recherchée que l’abord n’en est pas facile. Ma première tentative sur papier s’est soldée par un abandon par K.O. Pour ma deuxième tentative, j’ai pris un livre audio et un trajet de trois heures de car sans arrêts : pas d’échappatoire possible.

François d’Aubigny imprime toute la fougue et l’intrépidité des romans de cape et d’épée à sa lecture. Les dialogues sont parfois un peu difficile à suivre, mais il a tellement de personnages à interpréter que l’exercice est déjà valeureux en soi.

Jean-François Parot a l’amour du détail : architecture, petits métiers, menus objets, géographie de Paris… quelle culture ! Il va jusqu’au descriptif poétique de recettes inconnues. A quand le livre de cuisine de Nicolas Le Floch en librairie ? L’écriture elle-même est pleine d’enjolivures sans toutefois ne laisser aucune impression d’artificialité. L’auteur nage comme un poisson dans l’eau dans le contexte de ses personnages.

Je n’ai absolument rien compris au dénouement, mais peu importe. J’ai passé un excellent moment.

 

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Erri De Luca, Le poids du papillon, lu par Jean-Pierre Lorit

Erri De Luca, Le poids du papillon, lu par Jean-Pierre Lorit

Une histoire qui voudrait se donner des allures de conte plein de philosophie sur la vie mais qui n’en a pas l’envergure. Les phrases sentencieuses toutes de mots et lancées d’une voix docte ne font pas le texte inspiré. Une poétique anthropomorphique creuse achève la dernière flamme d’intérêt qui aurait pu naître de la curiosité pour la vie des chamois.

La lecture murmurée et monotone n’améliore ni n’enlève rien au texte.

 

 

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Philip K. Dick, Cinq nouvelles, lu par Bernard Ferreira

Philip K. Dick, Cinq nouvelles, lu par Bernard Ferreira

Une écriture assez froide, impersonnelle pour des esquisses d’histoires qui m’ont laissée sur ma faim. Les thèmes ont un peu vieilli, ou j’en ai trop lus de similaires. Entre deux acrobaties temporelles, j’ai aimé l’histoire du woube (woub, woob, woobe ?), cet survivance d’une espèce ancienne, lourde, molle et gentille dont la stratégie de défense est de lire dans les esprits.

La voix douce et agréable, mais uniforme et neutre, ne donne pas le petit plus qui ferait pétiller l’écoute.

 

 

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Henning Mankell, Le Chinois, lu par Hélène Lausseur

Henning Mankell, Le Chinois, lu par Hélène Lausseur

Wallander ? Youhou ! Wallander ! Quoi ? Henning Mankell écrit aussi des romans sans morceaux de commissaires dépressifs dedans ??!!

C’est donc pour cela que nous avons dans les oreilles une voix féminine ! Pas mal du tout, d’ailleurs. Un peu rauque, râpée, qui ne cherche pas à faire de l’artifice, mais au contraire coule naturellement. Elle a l’humilité de coller au texte sans se mettre en avant.

Je ne connaissais pas l’histoire des chinois emmenés de force aux États-Unis. Le livre la met en scène de façon saisissante.

Beaucoup de politique chinoise, des changements de points de vue sur la Suède, le Mozambique, le Zimbabwe et la Chine. Dense, un peu barbant.

J’ai lu de nombreuses critiques faisant des procès d’intention à Henning Mankell à propos de ce livre. J’en suis restée un peu interdite. D’un point de vue littéraire, j’ai aimé Birgitta, sa désorientation, son tâtonnement. J’ai aimé aussi les autres personnages, la folie sous-tendant le massacre. D’un point de vue politique, je serai bien en peine de juger le bien fondé de cet aspect du roman. Ma culture fait défaut. Mais il ne m’a pas semblé manquer d’humanité.

 

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Neil Cross, L’homme qui rêvait d’enterrer son passé

Neil Cross, L’homme qui rêvait d’enterrer son passé

Je me suis laissée bercer par une impression de sujet déjà vu, déjà beaucoup traité. Le livre étant bien ficelé et très honnêtement écrit, je l’ai tout de même lu d’une traite. Je n’ai pas du tout senti venir les choses sur la fin (je ne m’attendais pas à ce qu’il arrive quoi que ce soit de surprenant), ce qui au final en a fait une lecture à surprise, du genre cadeau Bonux.

Parfait pour se distraire d’un week-end pluvieux.

 

 

 

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