Théïa des Jardins, Pascale Binant – Caïaponia

Vabres l’Abbaye, tombes wisigothiques

J’avoue une certaine perplexité devant ce livret poétique à la couverture souple. Il faut bien avouer, pour commencer, que je m’attendais à recevoir un livre tel qu’on l’entend généralement : un objet avec une couverture rigide offrant plus de vingt-six pages de lecture et d’illustrations. Mais soit, en amie des éditions du Bon Albert, mon intégrité m’incite à garder le coeur ouvert face aux initiatives qui sortent de l’ordinaire. Le mystère entretenu autour de l’auteur du texte, Théïa des Jardins, m’a également un peu agacée. Une posture artificielle qui n’apporte pas grand chose. L’avatar artistique de Pascale Binant ?

Les illustrations sont plaisantes, lacis de traits dans lesquels on devine parfois un homme, parfois un soleil, mais la plupart du temps rien d’évident. Un chemin de signes qui touche par sa simplicité bavarde, son interaction directe avec la réalité. Un langage minéral des origines avec lequel nous poursuivons un échange à travers ses différentes manifestations de par le monde. Théïa des Jardins s’engage sur la voie de la résonance intérieure en faisant vibrer sensations et intuitions. Elle emprunte le chemin du rêve. Le symbolisme de la délicate boule de boyau animal, soigneusement protégée, recroquevillée et insondable, à la fois peu attirante, décevante et stimulante, parle à mon imagination. On goûte pendant un instant l’essence de toute quête, cette succession de découvertes qui ne dévoilent sur le moment ni l’ampleur de leur importance ni leur nature profonde. Il y aurait eu là une porte à ouvrir sur la transcendance, sur la continuité de cette conscience humaine que nous partageons et qui nous distingue des autres règnes, ce mystère qu’est l’existence, malheureusement Théïa des Jardins passe à côté de cette ouverture et revient à de simples considérations personnelles, banales et sentimentales. Elle parle d’un rêve de vie autant que de mort, mais sans mourir à elle-même. Elle ne fait que suivre des petits cailloux blancs au lieux de les faire exploser dans toutes les directions pour révéler la vacuité essentielle. Dans une quête de connaissance au sens noble du terme, se fondre dans une appartenance tout en restant attaché à notre subjectivité ne suffit pas, seule l’audace de se dépouiller pour expérimenter l’au-delà de l’identité et de l’individu permet une véritable rencontre hors du temps.

[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]

Vabres l’Abbaye – Chez les Wisigoths

Vallée du Dourdou – Tombes wisigothiques

Vallée du Dourdou – Tombes wisigothiques

Vallée du Dourdou – Tombes wisigothiques

Tombes des Wisigoths – Accouplement de lézards des murailles

Vabres l’Abbaye – Lézard vert

Vabres l’Abbaye – Sérapia

 

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