Michel Tremblay, La traversée du continent

L’expérience avait bien commencé. La maison enroulée dans une galerie couverte, offrant la sécurité d’une promenade nocturne sans risque d’égarement dans les immenses champs de céréales qui la cerne, m’a ouvert ses portes fort amicalement. Mais tout s’est rapidement gâté. La naïveté a commencé à éclabousser les jolies scènes, puis les tantes à gros traits ont fait leur entrée. Régina l’acariâtre qui joue malgré tout divinement du piano, la terrible et aimante Babette affublée d’un pachydermique mari suicidaire,… et les autres dont je n’ai pas du tout eu envie de faire la connaissance. La courageuse petite fille dont j’ai oublié le prénom découvre à chaque fois la beauté intime de ces êtres insupportables, le vice caché de leur vie qui les a fait tels qu’ils sont aujourd’hui et qui fait qu’on peut les aimer quand même, un peu à la manière de Kirikou, mais en moins subtil et poétique. C’est rond, c’est chaud, c’est surtout accablant de mièvrerie et exaspérant de bons sentiments imbuvables. J’ai passé mon chemin.

 

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