Thich Nhat Hahn, La terre est ma demeure

Causse du Larzac, roc du Mérigou

J’avoue n’avoir jusqu’ici jamais beaucoup accroché avec les livres de Thich Nhat Hanh. Leur simplicité d’expression ne résonnaient pas avec ma vie. Celui-ci a fait mouche à différents niveaux. Peut-être parce que c’est une forme d’autoportrait. Ou peut-être parce que je l’ai lu à un tournant de ma vie où la pratique de la pleine conscience prenait une nouvelle dimension.

L’instant présent renferme le passé et, si vous vivez profondément dans le moment présent, vous pouvez guérir le passé. Vous n’avez pas besoin d’attendre quoi que ce soit. (113)

C’est un récit autobiographique qui sort de l’ordinaire, où le passé existe ici et maintenant. L’homme Thich Nhat Hanh se fond dans sa communauté et ses actions tout en restant présent avec force. Il livre le témoignage d’une foi totalement incarnée dans l’action, d’une quête intrépide de paix et de réalité.

Certaines histoires paraissent banales puis cheminent soudain vers des profondeurs qui font vibrer des cordes. Certaines autres tiennent du conte et font montre d’une naïveté qui me laisse sinon dubitative, du moins sans résonance. Le chapitre sur la fausse couche m’a paru digne des plus mauvais sermons bouddhistes sur le karma. Celle du professeur de mathématique, dont la vie devient soudain merveilleuse parce qu’il a découvert la pratique de la pleine conscience, sirupeuse et édifiante.

Ses cours devinrent un des plus populaires et des plus agréables de l’école. Très vite, toutes les classes adoptèrent ses techniques. Lorsqu’il atteignit l’âge de la retraite, il était tellement apprécié qu’on lui demanda de rester encore quelques années. (161)

Quant à la vision d’une Terre divinisée qui se préoccuperait personnellement de notre sort, je ne le suis pas une seconde sur ce terrain-là…

Quand nous aimons la Terre de cet amour-là, il s’agit d’un amour réciproque. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour la Terre et la Terre fera tout ce qui est en son pouvoir pour notre bien-être. (165)

Cette tendance asiatique à la poétisation pieuse ne froisse cependant pas la force d’inspiration spirituelle de ce livre.

Causse du Larzac – Érèse coccinelle

Causse du Larzac – Lézards à deux bandes

Causse du Larzac – Lézard à deux bandes

Causse du Larzac – Roc du Mérigou

 

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