LE GARDE – Sa Majesté n’a jamais été bathyscaphe. (83)
Cet ego qui se lamente offre un spectacle baroque. Il y a du grain à moudre pour l’imagination entre la salle du trône gothique et le duo de reines aux looks poussiéreux pour l’une, sensuel pour l’autre. De leur opposition fuse une dynamique, des dialogues vifs, des répliques surprenantes voire drôles. Mais par un imperceptible glissement le juste équilibre entre comique et tragique se décompose dans le désastre. Eugène Ionesco, par un effet miroir où le temps de vie du roi dépend du temps de la représentation, joue avec notre empathie et notre sens de la responsabilité. Quelle que soit notre implication, la fin des illusions va se dérouler sous nos yeux. Le face-à-face est saisissant.
Tu es, maintenant tu es. Ne sois plus qu’une interrogation infinie : qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que… L’impossibilité de répondre est la réponse même, elle est ton être qui éclate, qui se répand. Plonge dans l’étonnement et la stupéfaction sans limites ainsi tu peux être sans limites, ainsi tu peux être infiniment. (74)