On aurait dit qu’un gigantesque aimant était enfoui quelque part au fond de ces bois, et qu’il exerçait une attraction magnétique sur une part de son cerveau. (473)
Je cherche depuis plusieurs mois à retrouver dans les romans de Stephen King une part sombre de mon adolescence, mais toutes ses productions récentes ont échoué à la faire resurgir. Rouvrir un de ces romans que j’ai dévorés vers l’âge de 15 ans s’est avéré beaucoup plus puissant. Il faut dire qu’à côté, ce qu’il publie aujourd’hui tient du conte pour enfant. En 1983 il puisait dans la noirceur à sa source. L’histoire est dense, l’humour méchant. Il n’épargne ni les chats, ni les jeunes enfants. Une tension existentielle tiraille son intrigue. Il joue avec la conscience et ses perceptions, le développement exponentiel des situations douloureuses mal gérées, le déni de réalité. Ça racle profondément et résonne à l’intérieur. Perturbant.