De la magie, tout de suite. Un récit fluide, d’un grand naturel, vivant, toujours juste, sauf peut-être à la fin, où la construction, de rebondissements en rebondissements, traîne en longueur. Le décor est partie prenante des émotions des personnages. La mer, les mouettes, la brume, la moiteur et l’électricité de l’air élargissent le champ et ouvrent le tableau sur un vaste paysage psychologique. De son humour ironique et de son habileté particulière à saisir les conventions sociales, Daphné du Maurier tire un roman sur l’illusion et la dissimulation, la fausseté des apparences dont on s’arrange bien volontiers, craignant le déchirement du voile et la nudité de la réalité.