Nous sommes bel et bien en Europe articulée autour du champ, de la forêt, du clocher. Et de la tradition. Pourtant le rapport de similitude, ce fameux démon de l’analogie, qui permet souvent de se tirer d’embarras sans se tirer d’affaire, n’opère pas ici. (104)
La magie peine à démarrer. L’écriture des débuts est sèche, maladroite, descriptive et directe. Le lancement est laborieux. L’enchantement aérien qui m’emporte au détour de certaines pages dans d’autres récits de Jean-Paul Kauffmann ne passe pas la couverture.
Le paysage courlandais pourrait être banal s’il n’y avait cette torpeur d’une autre époque. (143)
Sauvée par son talent de conteur allié à sa sagacité intellectuelle, tâtonnante, je m’intéresse, tout de même, à la guerre entre la Russie et le Japon de 1904, me réjouis de trouver involontairement un éclairage sur le roman de l’estonien Andrus Kiviräk que j’ai lu juste avant, finis par me laisser imprégner par la transparence de l’air du pays de la désolation heureuse. Au final ? Une certaine perplexité et l’impression d’un voyage flottant dont je sors sans jamais avoir vraiment pris pied.
Toujours cet entre-deux, ce temps vacant, cet état insituable. (153)