Jacques Frantz m’a surprise. Cette lecture lui va comme un gant. Jusqu’ici, ses excursions dans le polar ou chez Jean-Paul Dubois ne m’avaient pas vraiment accrochée. Sa rencontre avec Vernon Subutex le révèle.
Sans le Masque et la Plume je ne me serai jamais aventurée dans cet univers décadent hyper urbain. Facebook, les identités flottantes, la culture des années 1990 et 2000, ont suscité quelques échos dans ma boîte à musique personnelle. Certains passages culottés m’ont réjouie. Virginie Despentes est assez fine pour faire dire des énormités à ses personnages tout en nous faisant mourir de rire. On est dans le même bain, dans le même jus de déception sociale, son sens du décalage fait tilt. Au-delà de ces coups de pieds dans la fourmilière, je ne peux pas dire que c’est une écoute qui m’ait emballée. Trop de dialogues intérieurs, de défonce, de déprime et de bruit. Mais je comprends que ça puisse parler très fort à une certaine génération de lecteurs. le reflet d’époque sonne juste et naturel.