Dana Stabenow, La mémoire sous la glace

Monts de Lacaune, lac du Laouzas

Ayant navigué, ces temps derniers, sur les flots laborieux de lectures dont j’avais du mal à m’extirper, et disposant par ailleurs d’une disponibilité mentale réduite, je me suis dit que perdue pour perdue autant me noyer corps et esprit dans un lourd polar authentiquement divertissant. De quoi me ramener sur terre.

Le début d’un hiver alaskien était le moment le plus mal choisi pour lancer des rumeurs de disputes. (290)

J’ai lu précédemment À pierre fendre, qui est le premier tome de la série. Celui-ci, également numéroté 1, en est en fait le vingt-deuxième volume. Du coup, je n’ai pas raccroché tous les wagons d’emblée. On entend parler d’un incendie de cabane, d’un fils adoptif, de l’ouverture d’une mine,… toutes informations qu’il faut rassembler pour reconstituer un contexte. Les éditions Delpierre nous forcent au grand écart mental. Ceci fait, l’histoire est bonne et soigneusement emberlificotée. A la différence du chat et de sa pelote de laine, Dana Stabenow sait parfaitement où se trouve le fil originel à tirer délicatement et sans se presser pour résorber tous les nœuds. Jusqu’au dernier bout du bout qui réserve encore des surprises. La littérature s’insinue sur toutes les étagères. La relation entre Kate et Mutt, sa chienne penchée, entraînée par le poids de sa compassion vers sa maîtresse à chaque fois que cette dernière souffre, sous-tend toute la trame d’émotions. J’ai pu dissoudre à loisir ma vie quotidienne dans la neige et l’hiver alaskien, une excellente parenthèse mentale.

 

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