Portée par l’enthousiasme amoureux que m’inspirait l’autofictif, j’ai approfondi ma connaissance de son œuvre avec le hérisson.
L’animal, un sac à puces amateur de limaces et de charognes, petit goinfre nécrophage sale comme un peigne est décrit de manière fort réaliste et sans illusions sur sa personne. Le naturaliste y trouvera son compte.
Ce texte improbable a une forme primesautière. Éric Chevillard exerce sa verve à toutes vapeurs. Il rebondit de mot en mot, cale une anecdote par-ci, un élément autobiographique par-là, saute du hérisson à la poire et de la poire aux omnivores. Éléphant, hirondelles, loir, autruche, pipistrelle, taupe et Dieu – dans ses déboires d’obsessionnel compulsif – s’invitent à la fête.
Quand je vois un lion rugir, c’est communicatif, je baille. (22)
Nous retiendrons l’idée d’un manteau en peau de hérisson permettant de se rouler en boule quand le besoin s’en fait sentir.
Fantaisiste et créatif.