Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut, lu par l’auteur

29.100.596 The Metropolitan Museum of Art, New York - Pierre Lemaitre, Au revoir là-haut, lu par l’auteur

The Metropolitan Museum of Art, New York 29.100.596

Nos débuts ont été difficiles. Cet écrivain démiurge, qu’on croise tous les deux pas, regardant ses personnages du haut de son firmament à la manière de Jean Echenoz, m’a d’abord profondément agacée. J’ai ensuite très peu apprécié d’être enterrée vivante avec Albert et une tête de cheval en décomposition. Qui est ce Lemaitre qui se permet de me maltraiter aussi inutilement ? Me suis-je écriée.

La suite a été plus morne, jusqu’à ce que la démobilisation, aux alentours des 25%, me fasse tendre l’oreille. Ces aspects peu traités de la première guerre mondiale ont été les prémisses d’une attention pour le texte qui n’est alors plus retombée – hormis quelques passages à vide comme les laborieux états d’âmes de la famille Pericourt.  Les personnages ont miraculeusement fini par prendre consistance, malgré un traitement distancié, une mise en scène de théâtre de marionnettes, assez rebutants. L’entremêlement des genres, réalité historique, entourloupe cocasse, dérision cynique, a fait son effet. Pierre Lemaitre y est pour beaucoup. C’est un excellent lecteur. Le rythme est parfait. La voix est posée. Il met une grande tendresse à manipuler chacun des acteurs de son histoire, donne son plaisir en partage.

J’ai écrit ce livre, je l’ai écrit et je l’ai conçu tout du long, de la première à la dernière page, pour donner l’illusion au lecteur qu’on lui lisait l’histoire à voix haute. (16:53:40)

Cerise sur le gâteau, bonus particulier au livre sonore, un entretien sympathique et chaleureux suit la lecture du roman. Pierre Lemaitre nous y donne toutes les références qui ont inspiré l’écriture du livre, distingue le lard du cochon de l’imagination, éclaire son travail et particulièrement sa lecture qu’il qualifie d’adieu à ce livre qui aura eu tant d’incidences sur son parcours.

J’en suis ressortie presque enthousiaste !

 

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