Je n’ai d’habitude de cesse que de m’enfuir devant tout succès de librairie (voire de supermarché) ostentatoire et racoleur mais… mais un critique du Masque et la Plume (dont je tairai le nom maudit) a dit du bien de ce roman, ce qui m’a titillé l’oreille.
Une interprétation de Dominique Pinon ne pouvait pas non plus me laisser indifférente, ce qui fait que je me suis retrouvée avec cette histoire entre les oreilles. Romain Puértolas n’hésite devant aucun jeu de mots, aussi attendu, aussi bête soit-il. Plus c’est gros, plus il y va. Il ne rechigne pas non plus devant les poncifs culturels les plus lourdauds. Le gitan filou écoute du Gipsy Kings, l’indien porte un turban… les noirs y passent aussi. À la limite de la caricature désobligeante, cette joyeuse sarabande de préjugés grossis à un tel point qu’on y croit plus est ce qu’il y a de plus amusant dans le roman. Avec cette digression sur l’absurdité des déplacements transfrontaliers.
Pour le reste, que dire d’autre que Bof ? Encore un livre qui me laisse vide après lecture. L’interview de Romain Puértolas en fin de piste m’a évité de finir sur un abîme vacuitaire. Ce policier jovial qui n’aime pas la littérature noire et tourmentée est à l’image de son écriture. Bon, ben il est temps pour moi de rouvrir un volume de Dostoïevski pour me remettre les idées en place, antidote à la platitude…