Catherine Dousteyssier-Khoze, La logique de l’amanite

Causse Noir, Roquesaltes

Causse Noir, Roquesaltes

Siroter une tisane en compagnie de Nikonor dans une des pièces délabrées de son antique manoir m’a offert un moment de discussion chaleureuse. Le ton était affable, le propos élégamment divertissant. Il faut dire qu’en matière de fréquentation des sous-bois, de cueillettes expérimentales, de goût de la lecture même, nous avions des intérêts en commun ! Nous partagions un même programme : Une vie de saines promenades forestières et d’érudition autodistillée.

À ce propos, je tiens à souligner que, bizarrement aux yeux du lecteur porté sur la mycologie, on ne trouve aucune référence au sujet chez Chateaubriand. […] Ayant affectionné tout particulièrement l’automne, il a dû rencontrer, à un moment donné, un bolet ou un tapis de trompettes-de-la-mort. (112)

Les références au XIXe m’ont beaucoup amusée. L’humour noir, l’absurde, souvent fait sourire. J’ai aimé ces moments où je n’arrivais plus à distinguer le lard du cochon, la morille du gyromitre. Refaire l’histoire de la littérature du point de vue du champignon m’a enthousiasmée.

Ce questionnaire proustien devient lassant. (192)

Notre bonne entente a malheureusement fini par trouver ses limites. Restreint par son esprit baroque, le récit a tendance à se mordre la queue. Les ramifications professionnelles de Nikonor sont peu convaincantes et n’alimentent pas vraiment l’intérêt. Le système des listes est trop exploité pour ne pas faire penser à du remplissage. La seule paranoïa du personnage ne suffit pas à faire un suspens. Nous nous sommes donc quittés sur une impression en demi-teinte. Mais je suis sûre que désormais je noterai mentalement toute référence mycologique lors de mes lectures !

[Lu dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire Priceminister 2015]

Causse Noir - Roquesaltes

Causse Noir – Roquesaltes

Causse Noir - Roquesaltes

Causse Noir – Roquesaltes

 

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