Abigail Padgett, Le visage de paille

Vallée du Dourdou, plateau de la loubière - Abigail Padgett, Le visage de paille

Vallée du Dourdou, plateau de la Loubière

Plus ça va, plus je trouve que cette série est habitée par un grand humanisme. Abigail Padgett gratte les frontières entre ce qui est considéré comme folie et ce qui relève d’un esprit sain d’une manière fort pertinente et avec une grande ouverture d’esprit.

L’hypothèse qui veut que nous partagions tous un univers identique est à la racine de la plupart des problèmes, surtout des problèmes graves. (101)

Un peu alourdi de psychologie, le récit y perd en fluidité, mais il est étayé par une réelle vision. Abigail Padgett sait de quoi elle parle, explore les pistes thérapeutiques et les moyens d’être au monde quel que soit notre bagage. Il y a un schizophrène dans l’histoire, mais pour une fois, ce n’est pas lui le grand vilain ! Bo affine son esprit moqueur, l’humour affleure dans les dialogues. L’auteur ne baisse pas les yeux devant le moche, le déchirant, et affirme dans le même élan une foi profonde en l’humain, sa capacité de résilience et son droit à la différence.

Le cerveau humain, reconnaissait Rombo, était équipé pour ressentir des terreurs si profondes et des joies si exaltantes, qu’il fallait donner des noms pour surpasser ces expériences menaçant la raison. Le Diable… Dieu. Et des cultures entières réagissaient comme des chiens de Pavlov dès que l’un de ces noms était prononcé. (131)

 

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