Il se réveille de la réalité de ses rêves… retourne dans le monde irréel où le soleil est implacable, la nuit d’un froid insoutenable, où le vent n’arrête jamais de fouetter les pans dépenaillés de sa tente de fortune. (235)
Au fil de ses romans, James D. Doss joue de plus en plus du rêve et de la vision, du fantasme et de la tradition dans un entremêlement qui ne manque pas de justesse. Il semble avoir fait sienne la pensée de Peau de la Vieille Hutte : Well, sometimes the magic works, sometimes it doesn’t. L’enquête est guidée autant par les talents de fouineur de Charlie Moon que par le sixième sens pour l’invisible du matukach Scott Paris. Il n’y a cependant rien de confortable ou de rassurant à gagner dans la quête ou l’utilisation du Pouvoir. Dans cet univers où vit la tribu autrefois féroce des Utes du sud, où les chamans chantent l’Hymne à la joie et où la mort s’appelle Qui Est-Ce, les ombres rôdent et le savoir n’est pas toujours un atout… mais l’espièglerie est une valeur sûre pour sauver son âme.